Une école du XXIe siècle pour nos enfants
Permettre l’épanouissement et la réussite de tous : tel est depuis toujours notre objectif à Tinqueux.
Dans ce but, soucieux de notre environnement comme des enjeux du climat, nous avons comme projet la construction d’un groupe scolaire éco-responsable au Pont de Muire.
8 À 10 CLASSES
composeront cette nouvelle école
PLUS DE 200 ENFANTS
seront accueillis dans ce nouvel établissement dès son ouverture
L’ÉCOLE QUI NE RESSEMBLERA À AUCUNE AUTRE
Affiché comme l’un des grands objectifs du mandat, le projet de groupe scolaire de la Muire ne consiste pas seulement à augmenter la capacité d’accueil globale et à offrir des locaux modernes et fonctionnels, mais à proposer un concept d’école très novateur, favorisant une nouvelle pédagogie.
Une atmosphère propice aux apprentissages
Le futur groupe scolaire de la Muire jouera sur la modularité des espaces et la proximité avec la nature pour entraîner les enfants dans un processus d’apprentissage fortement imprégné de culture, d’environnement, de sport et de numérique.
Projetons-nous en 2024…
Un mardi à 11h. Les enfants de deux niveaux sont répartis par petits groupes dans l’espace partagé. Avec les enseignants, le premier suit un atelier créatif sur l’environnement avec un médiateur de la Fondation GoodPlanet. Le deuxième fabrique des marionnettes avec une compagnie locale qui prépare un spectacle au Carré Blanc. Le troisième doit résoudre un escape game sur tablettes numériques en s’aidant les uns les autres. Le dernier s’initie à la relaxation avec un éducateur sportif. Aucun ne voit le temps passer.
Un vendredi à 14h30. L’après-midi est doux et ensoleillé. La maîtresse ouvre la baie vitrée qui donne sur le jardin clos et emmène les enfants au petit théâtre de verdure aménagé juste derrière, à côté du potager. Ce n’est pas l’heure de la récré. La classe continue mais en plein air, au milieu des arbres qui deviennent des objets à additionner pour un exercice de calcul.
Dans trois ans, de telles séquences décloisonnées et pluridisciplinaires seront peut-être quotidiennes rue Pasteur, dans le nouveau groupe scolaire de la Muire. C’est en tout cas le vœu des concepteurs qui veulent offrir aux enseignants et aux enfants des conditions idéales pour mettre en place une pédagogie innovante qui entrecroisera les matières, utilisera tout le potentiel des espaces intérieurs et extérieurs et organisera les apprentissages fondamentaux autour de quatre piliers : environnement, culture, sport, numérique.
Une nécessité
Le projet est d’abord né d’une nécessité. « Nous devions faire évoluer l’école élémentaire Pont de Muire dont l’architecture ancienne et complexe pose de réels problèmes de mise aux normes d’accessibilité, explique Frédérique Py, adjointe en charge des affaires scolaires. On cherchait aussi comment simplifier la pause déjeuner des demi-pensionaires de l’école maternelle Diderot, qui doivent prendre le bus chaque midi pour se rendre au restaurant scolaire de la rue Pasteur. » Séverine Durin, responsable du service des affaires scolaires, évoque un 3ème point d’attention : « Les nouveaux programmes immobiliers en projet à Tinqueux vont attirer de nouvelles familles et amplifier le besoin en capacité d’accueil. Bien qu’une refonte de la carte scolaire soit envisagée sur la ville, les demandes d’inscription seront en augmentation constante et nécessiteront de nouveaux espaces. Or il n’y a, dans ces deux écoles, aucune possibilité d’extension. »
Les élus ont résolu cette triple équation en décidant de regrouper les deux écoles sur un seul site – rue Pasteur, à côté du restaurant scolaire –, dans un bâtiment bien dimensionné pour accueillir les élèves d’aujourd’hui et de demain. Cette solution aura, de plus, l’avantage de simplifier la vie des familles du secteur ayant des enfants en maternelle et en élémentaire.
Dans la continuité de la crèche Construire un nouvel établissement, donc, mais avec la « touche » de Tinqueux, c’est-à-dire sur un modèle moins traditionnel. « La commande était atypique, confirme Giovanni Pace, lauréat du concours d’architecture. On nous a demandé d’imaginer une école… qui ne soit pas vraiment une école. Une école où l’on apprendra d’une autre manière. »
Habité par ce projet qu’il a inscrit au programme du mandat, Jean-Pierre Fortuné, maire de Tinqueux, explique : « Cette opération est dans la même veine que la Ludocrèche Nova. Il y aura d’ailleurs une continuité entre elles. Il ne s’agit pas d’innover pour innover.
Ce que nous voulons, c’est créer une école qui soit bien sûr un lieu d’apprentissage, mais aussi un lieu de partage, de liberté, où les enfants pourront développer leur curiosité, observer, expérimenter et où ils seront contents d’aller. » Les directrices des écoles Pont de Muire et Diderot et l’inspecteur de l’Éducation nationale, Yannick Deville ont été associés aux réflexions en amont, aux côtés des élus et des services de la Ville.
Référence nationale
Cette vision commune d’une école moderne, Giovanni Pace l’a matérialisée dans une architecture « d’une complexe simplicité » qui favorise la fluidité : un vaste bâtiment de plain-pied, entouré de végétation, réunissant dans une belle symétrie l’école maternelle (à gauche) et l’école élémentaire (à droite) ; des salles de classe très spacieuses séparées par des cloisons mobiles, donnant directement accès au jardin extérieur, ouvertes à l’intérieur sur un espace partagé, idéal pour les activités de groupe, au milieu duquel trône un arbre (dans l’esprit d’un arbre à palabres).
L’ensemble est abondamment éclairé par la lumière naturelle grâce à d’importantes surfaces vitrées et couvert par un toit débordant qui constitue un préau continu autour du bâtiment. Le « clou » du bâtiment est la « galerie des lumières » : un grand espace central communiquant avec les espaces partagés des deux écoles, « où plein de choses peuvent être imaginées. » En résumé, pour l’architecte : « C’est une école généreuse en espace et en lumière, qui donnera une infinité de possibilités et d’évolutions dans le temps. »
L’enthousiasme général pour ce projet, appelé à devenir une référence nationale, n’empêche pas la mairie de veiller à maintenir la même qualité d’écoute et de service et le même niveau d’équipement dans les autres écoles de la commune.
Un concours relevé
Vu l’ampleur du projet, la Ville s’est attaché les services d’Asciste Ingénierie qui l’a aidée à définir le programme de la nouvelle construction. Sur cette base, elle a ensuite lancé un concours d’architecture européen. Pas moins de 82 candidats y ont répondu. Le jury de concours en a d’abord sélectionné quatre qui ont pu affiner leurs propositions, après quoi il a désigné comme lauréate l’agence rémoise Pace Architectes, qui a déjà à son crédit la construction d’une quinzaine d’écoles. Pour prendre en compte toutes les dimensions du projet, celle-ci a constitué autour d’elle une équipe pluridisciplinaire composée d’ingénieurs (structure, électricité, ventilation, thermique…), d’un designer mobilier, d’un ergonome et d’un acousticien.
« Avant tout autre point, un projet pédagogique d'usage de ces futurs locaux. »
La parole à Yannick Deville, inspecteur de l’Éducation nationale
Dans quel état d’esprit avez-vous accueilli cette démarche de la Ville de Tinqueux ?
J’ai été surpris que la commune ne se contente pas de porter un projet architectural comme c’est souvent le cas dans les projets de construction d’école, mais qu’elle mette au contraire en avant, avant tout autre point, un projet pédagogique d’usage de ces futurs locaux.
Quelle part avez-vous prise à l’élaboration du projet ?
Le projet pédagogique, particulièrement abouti, m’a été présenté et j’ai pu apporter mes remarques. J’ai ensuite été associé aux deux jurys en charge du choix de l’architecte.
Tel qu’il se dessine, le projet correspond-il à une évolution déjà observée ailleurs ?
Ce projet correspond notamment aux orientations prises par l’Éducation nationale depuis quelques années autour des parcours de l’élève : le parcours d’éducation artistique et culturelle, le parcours éducatif de santé, le parcours citoyen, et même le parcours avenir (qui touche davantage le collège). Pour autant, il ne s’est pas encore traduit en France en une construction et en un projet d’usage pensés au service de ces parcours, tout au moins à ma connaissance.
Comment les enseignants des deux écoles actuelles perçoivent-ils ce futur cadre de travail, pourront-ils facilement se l’approprier ?
Le projet a très tôt été présenté aux directrices d’école, qui ont pu porter leurs remarques et le présenter à leur tour à leurs équipes. Je n’ai nul doute que les enseignants vont s’approprier ce très beau cadre de travail sans grande difficulté et ce d’autant plus que nous allons les accompagner en matière de formation et de réflexion pédagogique.